Une ONG égyptienne a condamné aujourd'hui la mort d'une fillette à la suite de son excision, dénonçant la clémence gouvernementale envers cet pratique, pourtant interdite par la loi. "Souheir Mohamed Ibrahim, 13 ans, est morte des suites de son excision dans un centre de la province de Dakahleya" dans le delta du Nil, a indiqué dans un communiqué la coalition égyptienne des droits de l'enfant. Le texte souligne que cette excision "défie (...) le Code pénal égyptien" qui criminalise cet acte.

dessin de Plantu sur l'excision

La coalition se dit en outre "profondément indignée par l'attitude de l'Etat envers ces crimes qui dépassent la violation de la loi et constituent des crimes contre l'humanité". Elle reproche à l'Etat - dirigé par l'islamiste Mohamed Morsi, issu du parti Liberté et justice (PLJ), bras politique de la puissante confrérie des Frères musulmans-- de ne pas sévir contre les convois médicaux circulant dans les villages pour effectuer des excisions, et organisés par le PLJ.

Le texte poursuit que des avocats "se battent pour protéger les droits de la petite victime et enquêter sur ce crime d'excision qui n'est pas l'ablation d'un bout de peau", dénonçant une possible faute du médecin et appelant à sanctionner les professionnels de santé pratiquant l'excision. Le Parlement avait voté en 2008 la criminalisation de l'excision sauf en cas de "nécessité médicale".

Depuis, pratiquer l'excision -une tradition qui remonte au temps des Pharaons- est passible en Egypte de trois mois à deux ans de prison ou d'une amende pouvant aller de 100 à 600 euros. L'excision, ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins, reste très répandue en Egypte, notamment dans le Delta du Nil et les régions rurales.

Le Figaro