Castagnola

(...) En France, en 2008, il y a eu 87 500 circoncisions dénombrées dans les établissements de soin. 14% de la population masculine est circoncise, ce qui place notre pays parmi les états Européens où l’on pratique le plus cette intervention. (...) La décision du Conseil de l’Europe a suscité une vague de contestation de la part des autorités religieuses juives et musulmanes. S’il est logique qu’une opposition religieuse se fasse entendre, l‘on peut être surpris par les arguments avancés dans le domaine médical et notamment le fait que la circoncision soit «bonne pour la santé», voire recommandée par les autorités médicales. Faut-il rappeler que la circoncision n’est pas un geste anodin et que lorsqu‘elle est pratiquée dans un établissement de soin, le taux de complication est de 0,4 à 2 %. En raison principalement de l’absence de bénéfice médical et du risque de complications de cette chirurgie, des problèmes éthiques soulevés par la circoncision et en particulier de l’absence de consentement de l’enfant, aucune société savante ne recommande la circoncision systématique en prophylaxie. (...) Dans notre pays, de manière assez surprenante, le débat sur la circoncision ne rencontre que peu d’écho. Alors que le mouvement intactiviste se développe, que certains religieux proposent de repousser la circoncision à la majorité du garçon (mouvement Brit Shalom), que la laïcité est au cœur du débat politique, comment pourrions-nous échapper à cette réflexion sociétale! (...) Il est urgent que notre société savante se penche sur l’étude de cette chirurgie sur le plan médical de la même façon que nous évaluons l’ensemble de notre activité. Nous serions ainsi mieux à même de nourrir ce débat.

Christian Castagnola, vice-président de l’Association Française d'Urologie http://www.urofrance.org/quisommes-...